Motiver ces employés sans argent ?

C’est la première surprise qui ressort des témoignages recueillis pour cet article : les salariés sont beaucoup plus sensibles qu’on ne l’imagine aux gratifications autres que financières ! « La reconnaissance peut inciter un collaborateur à rester dans une entreprise sans augmentation. Au quotidien, le manager doit donc apprendre à faire des compliments réguliers, adaptés, exprimés sur un ton sincère ».

La reconnaissance

Outre les compliments, les petites attentions peuvent entretenir la motivation. Marine Hamel n’en revient toujours pas. Assistante en ressources humaines à Paris, elle a rejoint un nouveau cabinet de recrutement il y a six mois, après avoir quitté son ancien employeur. Côté salaire, le différentiel n’est pas notable, mais l’ambiance n’a rien à voir avec ce qu’elle a connu précédemment : « Lorsque je suis arrivée, il y avait un bouquet de fleur sur mon bureau. Même chose trois mois plus tard, pour mon anniversaire. Le quotidien est ponctué de petits gestes qui font qu’on aime venir travailler ici : la plante pour décorer notre bureau (je partage mon bureau avec une autre assistante), les pains au chocolat le matin, les invitations à déjeuner une fois par semaine… Mais ce que je retiens surtout c’est la courtoisie et le respect » précise Marine, qui ajoute en souriant « Parfois, c’est presque trop ! ».

La délégation

Si compliments et petites attentions peuvent pallier pendant quelques mois une hausse de salaire, ils ne compensent pas éternellement. C’est alors que le manager peut actionner un autre levier : la délégation. « Responsabiliser ses collaborateurs en leur donnant davantage de pouvoir est un bon moyen de maintenir la motivation et l’implication » note Philippe Sgroï, « Déléguer permet de faire patienter ». Seul bémol : toute promotion s’accompagne, à terme, d’une revalorisation salariale. Une fois passée l a phase d’apprentissage, il y a fort à parier que le salarié viendra réclamer une augmentation en bonne et due forme.

La formation

Troisième outil managérial fort utile en période de restriction budgétaire : le développement des compétences. « Je crois beaucoup à ce type de gratification par lequel on incite un salarié, via la formation, à progresser » souligne Philippe Sgroï, « Plus on rend capables ses collaborateurs, plus ils seront satisfaits et motivés, et plus on a de chances de maintenir la performance. En période de restriction, ce n’est déjà pas si mal ». Jouer sur la formation permet de gagner du temps, de quelques mois à un an environ. Et, pour optimiser ces actions de formation, rien ne vaut une petite campagne « d’auto-promo » interne. L’objectif étant de faire savoir aux salariés que l’entreprise se soucie de leur avenir.

Les gadgets

Et si, à défaut de proposer des contreparties financières, l’entreprise récompensait ses meilleurs éléments par des services ou du matériel ? Remboursements de frais de taxi, bons d’achats, chèques emploi-service permettant de s’offrir une aide ménagère, dons d’ordinateurs ou de mobiles issus de la dernière génération … Autant de petits gestes qui entretiennent la flamme du salarié, surtout s’il est jeune ! Car pour qui veut construire sur le long terme, le « gadget » est insuffisant : « Les avantages en nature, c’est bien beau » conclut Marine, « Mais lorsque je vais voir mon banquier pour un emprunt immobilier, ce n’est pas cela qui va compter ».

~ par Lucie sur 7 octobre, 2008.

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